Atelier de recherche avec Pauline Brücker | 30 novembre 2021 à 16h00

Atelier de recherche du CEDEJ
 » En quête de statut. Circulations transnationales et vies d’exil des Soudanais.es en Egypte  » 
avec Pauline Brücker, Post doctorante, Migrinter/CNRS et CEDEJ
Mardi 30 novembre 2021 à 16h00
Inscription ici

Si l’Egypte est une terre historique de mobilités transnationales avec son voisin soudanais, le pays est également devenu depuis les années 1990 un des lieux principaux d’accueil des exilés soudanais et soudanaises, notamment en raison de la présence d’un bureau du Haut-Commissariat aux Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Au Caire où résident la plupart d’entre eux, ils et elles font l’expérience d’une nouvelle condition sociale en tant qu’ayant droits de l’organisation internationale mais sont confrontés à d’importantes difficultés quotidiennes. Face à celles-ci, la poursuite d’une mobilité transnationale (légale et illégale) apparait comme un des seuls moyens d’obtenir un statut plus pérenne. En étudiant ces différentes circulations autrement appelées « migrations secondaires », cette présentation interroge l’agentivité des exilé.es et leur capacité à déployer des stratégies de mobilités inédites en utilisant, détournant voire contournant les politiques migratoires et les frontières. Ce faisait, il s’agit également d’étudier comment leurs projets migratoires se transposent et se transforment dans le temps et dans l’espace. Cette recherche, attentive aux expériences vécues de l’exil, est fondée sur l’étude longitudinale et transnationale des trajectoires d’une quarantaine d’exilé.es soudanais.es.

 

Pauline Brücker est docteure en science politique et actuellement post-doctorante à Migrinter/CNRS (Université de Poitiers). Ses travaux portent sur la politisation « par le bas » des exilé.e.s et des sociétés civiles induite par les politiques contemporaines de contrôle des mobilités. Sa thèse de doctorat étudie les effets des politiques de catégorisation administrative sur la capacité d’action des exilé.e.s soudanais.e.s en Egypte dans une perspective transnationale et longitudinale. Ses recherches actuelles portent sur les effets des politiques de rétention et d’expulsion en France et en Egypte sur les acteurs, répertoires et grammaires de l’action contestataire. Elle a notamment publié en 2019 « Violences de l’exil, mémoire des luttes et plasticité de l’engagement. Le cas des demandeurs d’asile soudanais » dans la revue Critique internationale, « La mise en mobilité des « indésirables » – Trajectoires, pratiques d’illégalisation et expulsions des demandeurs d’asile soudanais » en 2018 dans la revue Mouvements.

Discutant: Kamel Doraï, chargé de recherche CNRS Migrinter/IFPO.