Renforcer et structurer les études françaises sur les mondes turcs (Turquie, Empire ottoman, Asie centrale)
Les études françaises sur les mondes turcs au sens large (incluant les mondes ottoman, kurde et centre-asiatique) ont connu de nouvelles dynamiques et un renouvellement générationnel ces dernières années, mais elles sont confrontées à un certain nombre de faiblesses (déséquilibres entre domaines très étudiés et d’autres délaissés, internationalisation inégale, faible structuration), alors même que la demande sociale et politique sur ces domaines est très forte : l’importance des enjeux politiques dans cette zone, mais aussi les enjeux migratoires, nourrissent l’intérêt et la demande sociale, mais contribuent aussi à déplacer l’attention sur certains domaines au détriment d’autres, certains pains de la recherche traditionnellement d’excellence se retrouvant délaissés.
Ce programme, soutenu par le plan SHS du MESRI, a d’abord pour but de dresser un état des lieux détaillés de ces champs d’étude et de recherche, grâce à un bilan précis des membres composant la communauté des chercheurs, des enseignants-chercheurs et des docteurs ou doctorants relevant de ces études. Ce bilan se propose aussi d’identifier les principales disciplines et thématiques de recherche, ainsi que les institutions qui soutiennent ce milieu et les projets de recherche structurants des dernières années. L’inventaire des forces, des fragilités et des faiblesses devrait permettre un renforcement ciblé de ces études, et contribuer à une recomposition du paysage actuel de la recherche et de la formation. La démarche engagée par ce programme vise à étayer les structures publiques de formation linguistique et à soutenir des domaines de recherche délaissés ces dernières années – comme la linguistique turque, les études ottomanes pré-XIXe siècle, ou l’histoire économique et sociale.
Les enjeux sont pour partie différents selon les aires envisagées. Les études centre-asiatiques constituent un domaine en expansion et assez internationalisé, mais très segmenté entre différentes disciplines et institutions, avec peu d’espaces de rencontre. Il s’agira ici de soutenir les filières peu structurées de formation à la recherche mais aussi d’établir et d’alimenter une dynamique de structuration. Quant aux études turques, kurdes et ottomanes, elles sont, malgré un dynamisme important mais inégal, marginalisées à l’international au profit de nouveaux acteurs, principalement issus du monde anglophone et germanophone. Il s’agira donc de renforcer le soutien à la jeune recherche et à l’internationalisation. Enfin, l’offre d’enseignement des langues turques et notamment du turc, importante mais concentrée territorialement, peine à répondre à une demande très forte mais également très diverse ; il conviendra d’en établir un bilan et de soutenir son renforcement. Ces actions se feront en partenariat étroit avec les UMIFRE, points forts du dispositif français de soutien et de formation de la recherche.
Compte rendu de l’École doctorale Patrimoine et environnement dans l’espace urbain