Le champ concerné par le GIS s’intéresse au Moyen-Orient et aux « mondes musulmans » : cette expression se réfère à une histoire et une culture communes, développées dans une vaste région qui s’étend du Maroc à l’Inde et à l’Asie du Sud-Est, en passant par l’Asie Centrale.
Le GIS regroupe près d’une quarantaine de centres de recherche français. Il est soutenu par le CNRS (INSHS) et par 26 Universités et grandes écoles.
Les révolutions arabes, les conflits et les bouleversements actuels au Moyen-Orient ont révélé l’urgence pour la recherche française, héritière d’une longue tradition, de renforcer les structures de formation et de recherche existantes, et de développer des études dynamiques, mais trop souvent dispersées. La nécessité de sortir des prismes nationaux pour aborder, de façon plus ample, l’étude des sociétés des mondes arabes et musulmans s’impose aujourd’hui : à l’heure de l’histoire connectée et de la mondialisation, les recherches doivent articuler davantage le local et le global. Or l’exceptionnelle richesse de la recherche française sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans est aujourd’hui menacée : risque de non-renouvellement de l’encadrement de la recherche, angles morts trop nombreux, champs délaissés (Maghreb, Iran, Irak), disciplines trop peu représentées (islamologie, philosophie), difficultés de l’action collective.
La situation actuelle du Moyen-Orient comme l’importante de l’islam dans les débats de société en France font du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans l’interlocuteur du monde de la recherche française sur ces questions auprès de la société civile et des pouvoirs publics.
Pour remédier à ces menaces, il convient de mettre en réseau des équipes et des chercheurs souvent isolés, de favoriser la diffusion et la visibilité de la recherche francophone en France et à l’étranger, de maintenir et développer une politique de documentation dynamique (bibliothèques, revues, numérisation).
Les objectifs du GIS sont :
- Décloisonner les divisions et les subdivisions héritées de l’époque coloniale et post-coloniale, entre Maghreb et Proche-Orient, ou entre monde arabe, monde turc et monde iranien,
- Encourager une recherche sur des thèmes communs entre historiens et spécialistes du contemporain,
- Favoriser la pluridisciplinarité, en croisant plusieurs sciences humaines et sociales (histoire, philosophie, littérature, sociologie, anthropologie et politologie),
- Développer l’étude de l’histoire religieuse pour l’islam moderne et contemporain,
- Répondre aux défis posés par les bouleversements en cours au Maghreb et au Moyen-Orient en encourageant les recherches sur les formes actuelles de mobilisation et d’expression de la société civile