Portrait #2

À l’occasion de la publication de son article Les usages différenciés d’une « langue rare ». Étudier l’arabe en licence à l’Inalco dans la revue Savoir/Agir, Alexis Ogor, doctorant en sociologie à l’université de Limoges, revient sur son parcours et son expérience au GIS MOMM.

 

« Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre sujet de recherche ?

Je viens de débuter une thèse en sociologie sous la direction de Marie-Pierre Pouly (GRESCO, Université de Limoges) et Anne-Catherine Wagner (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) sur les trajectoires sociales des étudiants en langue arabe. Il s’agit par ce biais de comprendre comment l’étude universitaire de la langue arabe peut s’inscrire dans différents types de trajectoires chez des étudiants aux profils sociaux variés et ce que ces dernières nous disent du statut symbolique de langue arabe en France qui demeure tiraillé entre le prestige de l’arabe standard et la dépréciation des dialectes du Maghreb pratiqué par les immigrés et leurs descendants.

Pour ce faire, je réalise actuellement une enquête qualitative par observations et par entretiens dans plusieurs établissements universitaires proposant des cursus LLCER et LEA en langue arabe, notamment l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) où j’ai réalisé une première enquête par entretiens pour mon mémoire de master. Parallèlement à cette enquête, j’exploite de manière longitudinale des bases de données publiées annuellement par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche avec pour objectif d’élaborer une typologie des trajectoires universitaires des étudiants en langue arabe, en étudiant notamment la structuration de cette population étudiante particulière.

Quelles ont été vos principales missions réalisées au GIS MOMM ?

J’ai été recruté comme stagiaire puis comme assistant-ingénieur par le GIS MOMM afin d’apporter un soutien statistique et éditorial à l’élaboration de deux livres blancs dans le cadre des chantiers prioritaires Maghreb 3D et HoRÉA.

D’une part, j’ai assisté Choukri Hmed et Antoine Perrier dans la rédaction d’un livre blanc sur les études maghrébines en France. Dans ce cadre, j’ai notamment exploité les réponses à un questionnaire diffusé auprès des chercheurs et chercheuses en sciences sociales travaillant sur le Maghreb qui nous a permis de dresser un état des lieux concernant ce champ de recherche et d’émettre un certain nombre de propositions rassemblées dans un livre blanc paru cette année. Une de mes missions a également consisté à développer un portail web consacré aux études maghrébines en France en collaboration avec l’INIST afin de centraliser les informations accumulées au fil de notre enquête. Cette expérience m’a notamment permis d’en apprendre plus sur les études maghrébines et les problématiques propres à ce champ de la recherche en sciences sociales.

Parallèlement, dans le cadre du chantier prioritaire HoRÉA coordonné par Eric Vallet et Iyas Hassan, j’étais chargé de la diffusion de plusieurs questionnaires destinés aux étudiants et aux enseignants en langue arabe et de l’exploitation des réponses. Ce travail destiné à nourrir un livre blanc sur les études arabes m’a notamment permis de poursuivre mon travail sur les étudiants en langue arabe et d’affiner mon projet de recherche en émettant de nouvelles hypothèses.

Que vous a apporté cette expérience et quelles sont vos perspectives à venir ?

Travailler pour le GIS MOMM a tout d’abord été pour moi l’occasion de me familiariser avec les études aréales sur les mondes musulmans et plus généralement avec le monde de la recherche en sciences sociales, aussi bien en termes de connaissances des différents champs de recherche que de rencontres personnelles. J’ai également pu consacrer une partie de mon temps de travail au développement de mon projet de thèse sur les étudiants en langue arabe en bénéficiant des conseils et des encouragements de mes collègues. Grâce à ce cadre de travail, j’ai pu obtenir un contrat doctoral à l’Université de Limoges en juin 2023 qui me permet à présent de réaliser mon projet de thèse. »