Rendez-vous du CEDEJ avec Galila ElKadi | 31 mars 2021

Rendez-vous du CEDEJ
” La cité des morts au Caire, une merveille en danger ”

Mercredi 31 Mars à 18h00
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La cité des morts, ou les nécropoles médiévales du Caire, appelées aussi Qarafa est un vaste espace funéraire comprenant les premiers cimetières musulmans de l’Egypte. Elle se compose de deux grandes nécropoles, qui couvrent une superficie d’environ 1000 ha et s’étendent sur 10 km  du sud au nord de la l’agglomération urbaine dont elle constitue une  composante importante. Fondée en 642 par les conquérants arabes à l’est de Fostat, première ville arabe construite en Egypte, elle est considérée comme étant la nécropole musulmane la plus importante utilisée  encore comme cimetière depuis quatorze siècles. Intégrée récemment dans le périmètre de sauvegarde du Caire historique, un des sites du patrimoine mondial, cette nécropole est paradoxalement  un patrimoine en péril, en situation de dégradation avancée et risquant de se transformer en  un grand taudis  urbain. Le maintien des 75 monuments funéraires datant de toutes le époques depuis la conquête arabe, la démolition des tombes qui les entourent et le transfert des sépultures dans un autre site désertique loin de la capitale, prévus par le schéma stratégique du Caire à l’échéance 2050 constituent d’autres menaces qui planent sur des tombes qui possèdent pour beaucoup d’entre elles des valeurs historique, esthétiques et symboliques. Les premières étapes de ce projet on été mises à exécution en juillet 2020 par la démolition de centaines de tombes dans les deux grandes nécropoles  occasionnée par la construction  de deux voies express en viaduc. Ces rénovations urbaines qui ont touché un site patrimonial, ont suscités émotion et indignation dans la société égyptienne. Nous allons nous interroger sur le devenir de la Qarafa, en mettant en lumière d’une part, les défis qu’affronte cette merveille du monde comme l’a qualifiée le voyageur arabe Ibn Jubair au 12è siècle, et de l’autre les trésors qu’elle renferme, que  l’humanité risque de perdre à jamais.

Galila El Kadi, Directrice de recherche émérite à l’Institut de recherche pour le développement IRD.