SOCOSMA – Séminaire d’Observation du Covid-19 dans les sociétés du Monde Arabe

SOCOSMA

Séminaire commun Cefas / Cedej / Cjb / Ifpo / Irmc

Séminaire d’Observation du Covid-19 dans les sociétés du Monde Arabe

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Séance du 19 janvier 2021 à 14h (Paris)

Religious discourse in the face of Corona in the Arabian Peninsula

Abdulsalam al-Rubaidi & Laurent Bonnefoy

Rather counter-intuitively, the Corona crisis has somewhat had the effect of relegating religious discourses in the Arabian Peninsula. Indeed, over the course of 2020, states have imposed policies that primarily built their legitimacy on science, technicity and nationalism, often also leading to a momentary suspension of public religious practices due to sanitary concerns. While religious discourse in the Peninsula has been the object of surprisingly little academic or expert knowledge over the last year, the purpose of this session is to analyze the persistence and deployment of speeches on the pandemic coming from a wide range of Islamic actors. Religion has indeed appeared as a conduit, albeit certainly not a central one, either to support or criticize public policies or even highlight an allegedly fabricated nature of the Corona virus. Such discourses will be analyzed focusing in particular on the Yemeni case study.

Abdulsalam al-Rubaidi holds a PhD in Near and Middle Eastern Studies from the University of Bonn, Germany, and a master in Arabic Language and Literature from Sana’a University, Yemen. He is a lecturer at the Department of Arabic and Islamic Studies, Faculty of Education at Albaydha University (Yemen). He is the copy editor of the Arabic publications at Al-Madaniya magazine.

Laurent Bonnefoy is a CNRS researcher a-liated with the Centre Français de Recherche de la Péninsule Arabique (CEFREPA), currently a guest researcher at the Omani Studies Center of Sultan Qaboos University in Muscat. He has wri-en extensively on political and religious movements in the Arabian Peninsula and is the editor-in-chief of Arabian Humanities journal.

https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_aUTW1plDSSapEFReAkaZOQ

Séance du 03 novembre 2020

Le Hezbollah face au Covid-19 au Liban: prise en charge et visibilisation politique 

par Erminia Chiara Calabrese

Cette intervention analyse les différents moyens adoptés par le Hezbollah dans la  prise en charge et la gestion de la pandémie Covid – 19 alors que le Liban traverse une crise à la fois sociale, économique, politique et humanitaire sans précédents. Cette crise a été aggravée par les explosions du port de Beyrouth le 4 août dernier. Alors que le Hezbollah est au Liban un acteur majeur dans la fourniture des soins, en offrant ses services au-delà même de ses membres et de son électorat, quelles sont les mesures que ce parti a mises en place pour prévenir la diffusion de la pandémie et prendre en charge les malades? Rappelons que le système de santé libanais est largement dominé par le secteur privé, inaccessible pour ses prix aux classes populaires et  à une partie des classes moyennes. Quelles stratégies de visibilisation politique de cette gestion le parti a-t-il adopté en concurrence et/ou en complément avec celles étatiques, mais aussi avec celles mises en place par d’autres partis politiques? Enfin, cette intervention s’intéresse à la manière dont la gestion de cette crise sanitaire par le Hezbollah a été perçue et reçue par nombre des ses partisans et militants dans un contexte de remise en cause de certaines de ses politiques, comme on a pu l’observer depuis les soulèvements populaires du 17 octobre 2019 dans plusieurs régions libanaises.

Erminia Chiara Calabrese est chercheuse post-doctorante Marie Curie à l’Université de Tarragona en Espagne et au Centre d’études en sciences sociales du religieux (Césor) à l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris. Ses recherches actuelles portent sur la sociologie de la guerre, les engagements partisans armés et les chiismes politiques. Elle est l’auteure notamment de Militer au Hezbollah. Ethnographie d’un engagement dans la banlieue sud de Beyrouth (Ifpo/Karthala, 2016). Elle a codirigé avec Robin Beaumont le dossier :  « Chiismes politiques. Pouvoirs, engagements, imaginaires politiques chiites au XXIème  siècle »  à la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée  et avec Marie-Noëlle Abi-Yaghi  « Liban – Syrie : circulations et réactivations de réseaux militants en guerre (2011-2018) », pour la  Revue Internationale de Politique Comparée. 

Organisation et inscription :

Le séminaire se tiendra en visioconférence via zoom entre 14h et 15h heure de Paris (13h Rabat et Tunis, 14h Le Caire, 15h Beyrouth et Koweit, 16h Abu Dhabi et Mascate)

L’inscription est obligatoire. Pour recevoir le lien et mot de passe de la réunion, veuillez écrire en précisant votre affiliation institutionnelle ou universitaire et votre domaine de recherche à socosma@pm.me


Séance du 06 octobre 2020

Covid-19, réseaux sociaux et culture pop dans la Péninsule arabique

Frédéric Lagrange, Professeur à Sorbonne-Université et délégué CEFAS aux Emirats Arabes Unis, bureau de Sorbonne University Abu Dhabi

La crise pandémique qui s’est abattue sur le monde depuis février 2020 s’est traduite, dans les pays de la péninsule Arabique comme ailleurs, en divers types de productions culturelles (chansons, poèmes, plaisanteries, sketches vidéos, mèmes internet) exprimant pour une part les politiques des Etats face à l’urgence, relayées par des artistes et des «influenceurs» au service spontané ou commandé des autorités ; et pour d’autres, des réactions individuelles à la crise, exprimant dans les limites tolérables par une surveillance pointilleuses des discours diffusés sur les réseaux sociaux, une attitude sarcastique sur les comportements de sociétés obligées de bouleverser leurs habitudes. Les mèmes produits dans cette région depuis le début de la crise du coronavirus semblent reproduire dans une déclinaison locale des thématiques planétaires : les diverses stratégies adoptées pour répondre à l’ennui du confinement, ou l’obsession hygiéniste maniaque. D’autres formes sont plus régionales : les chansons-corona, sur un ton martial ou pathétique ; les plaisanteries sur la présence des des hommes dans l’espace domestique privé usuellement domaine homosocial féminin ; la dénonciation des superstitions et recettes de médecine populaire contre le virus ; le rappel à l’orthopraxie concernant le masque et la distanciation sociale adressé à des couches conçues comme réfractaires. Enfin, une des particularités golfiques est l’encodage du rapport local-étranger qu’on y retrouve, que l’étranger soit «de l’intérieur», comme le travailleur immigré, qu’il soit le voisin régional allié ou ennemi, ou enfin celui par qui le mal arrive ou qu’il frappe, dans un ailleurs lointain.

Le séminaire se tiendra en visioconférence via zoom entre 14h et 15h heure de Paris (13h Rabat et Tunis, 14h Le Caire, 15h Beyrouth et Koweit, 16h Abu Dhabi et Mascate).
L’inscription est obligatoire. Pour recevoir le lien et mot de passe de la réunion, veuillez écrire en précisant votre affiliation institutionnelle ou universitaire et votre domaine de recherche à socosma@pm.me


Séance du 07 juillet 2020

L’Egypte sous coronavirus: une épidémie en décalé,

Collectif COCOMASR

[Co (collectif) Co (Covid) Masr=Egypte en arabe égyptien. Avec Sarah Boisson, Florian Bonnefoi, Naïma Bouras, Astrid Bourlond, Sarah Daoud, Agnès Deboulet, Sarah Defrawy, Adrien de Jarmy, Alban Delpouy, Sixtine Deroure, Mayada Madbouli, Inès Mir-Moreaux, Laura Monfleur, Marine Poirier, Marie Vannetzel ]

La société politique égyptienne fait face à une épidémie qui, bien que constituée comme crise sanitaire globale depuis mars, a d’abord eu localement une visibilité limitée avant de se développer de façon exponentielle. Selon les chiffres officiels, le nombre journalier de nouveaux cas confirmés est subitement passé, entre le 18 et le 28 mai, d’environ 500 à plus de 1100, pour atteindre près de 1700 au 15 juin. Même si l’Egypte n’est en rien une exception (l’Inde, le Mexique, le Pérou ou encore l’Afrique du Sud connaissent une trajectoire similaire), ce pic est « tardif » par rapport à la temporalité mondiale, largement centrée sur l’Europe et la Chine.

Dans quelle mesure ce décalage temporel s’est-il traduit par des modalités spécifiques de construction de l’épidémie comme problème public en Egypte ? En quoi ceci a-t-il également façonné les modes de perception de la crise et de réception des politiques de gestion par les citoyens égyptiens ? Comment ce décalage temporel se combine-t-il à des décalages spatiaux, dans un contexte où les différences territoriales ne font pas doute mais demeurent invisibilisées ? Enfin, est-ce que ce pic à retardement s’accompagne de l’accélération de conflits politiques et sociaux ?

Pour ce séminaire, nous aborderons quatre points (13 mn chacun, suivi de 15 mn de débat après l’ensemble des interventions) :

1. Prise en charge et mise en visibilité politiques de la pandémie: premières observations , par Sarah Daoud, Marine Poirier et Astrid Bourlond

2. Freiner l’épidémie en Egypte: la gestion du COVID19 en milieu urbain dense, par Florian Bonnefoi, Laura Monfleur, Agnès Deboulet, Inès Mir-Moreaux

3. Coexister avec le COVID19 ? Pratiques sociales et spatiales dans le centre-ville du Caire. Observatoire localisé, par Laura Monfleur et Sixtine Deroure

4. « Coincés à l’étranger » : étude de cas sur les Egyptien.nes en France pendant la crise COVID-19. Observatoire localisé, par Sarah Boisson et Mayada Madbouli

Organisation et inscription :

Le séminaire se tiendra en visioconférence via zoom entre 14h et 15h heure de Paris (13h Rabat et Tunis, 14h Le Caire, 15h Beyrouth et Koweit, 16h Abu Dhabi et Mascate)

L’inscription est obligatoire. Pour recevoir le lien et mot de passe de la réunion, veuillez écrire en précisant votre affiliation institutionnelle ou universitaire et votre domaine de recherche à socosma@pm.me


Séance du 16 juin 2020

Confinement en situation d’effondrement économique et social : une révolution suspendue au Liban ?
Joseph Bahout

La pandémie du Covid-19 est venue retrouver et amplifier une situation libanaise déjà au bord de l’effondrement ; huit mois après le déclenchement du soulèvement du 17 octobre, le pays se trouve aujourd’hui dans une triple crise — sanitaire, économico-financière et socio-politique. S’ajoute à tout ceci une situation régionale hautement volatile et appelée à le devenir plus encore dans les mois restants avant les élections américaines. Au niveau politique, l’ensemble des forces est dans l’impasse — un gouvernement paralysé et famélique, une opposition politique démonétisée et sans projet, et une révolution incapable de trouver un socle discursif commun ou tout semblant de direction. Les scénarios qui se profilent donc sont pour le moins noirs, et c’est autour de ceux-ci que l’analyse portera.

Joseph Bahout  est chercheur non-résident au Carnegie Endowment (Middle-East Program), enseignant à Sciences-Po Paris, consultant permanent auprès du CAPS-MAEE. Docteur en Sciences Politiques, licencié en économie, il a longtemps enseigné au Liban (USJ), et y a été chercheur (CERMOC-IFPO). Il est anciennement chargé de mission à l’Académie diplomatique Internationale.


Séance du 2 juin 2020

Politique des chiffres au Maroc en temps de pandémie
David Goeury / Youssef Oulhote

La crise du Covid-19 a été marquée très rapidement par la question de l’accès aux données épidémiologiques et de la collecte de ces données.
De nombreux gouvernements ont été accusés de masquer la réalité de l’épidémie. D’autres ont institué des points de presse régulier pour jouer la carte de la transparence de l’information comme le Maroc ou la Tunisie alors que le graphique publié dans The Lancet sur vague épidémique et  capacité du système de santé se popularisait et était abondamment mobilisé pour justifier les politiques publiques de confinement. Les données statistiques apparaissent fondamentales pour comprendre l’épidémie mais aussi pour garantir un déconfinement efficient. Ici, nous souhaiterions interroger à partir du cas du Maroc, la question de l’accès et de l’interprétation de ces données. Dans un premier temps, il s’agira de réfléchir sur les données de santé communiquées par le gouvernement et la part d’incertitude qu’elles contiennent du fait même de la nature de la pandémie.
Dans un second temps, nous souhaitons aussi dépasser la question purement médicale pour interroger aussi la vulnérabilité à travers d’autres critères notamment sociaux et ainsi réfléchir aux choix opérés alors que désormais l’épidémie affecte des catégories de population de plus en plus modestes du fait de la démultiplication de clusters industriels ou militaires.

Youssef Oulhote est titulaire d’un doctorat en épidémiologie et santé publique de l’EHESP. Il est enseignant chercheur d’épidémiologie et biostatistique à l’Université Publique du Massachusetts et ingénieur de recherche à l’école de santé publique de l’Université de Harvard. Il est membre du comité scientifique de Tafra.

David Goeury est docteur en géographie de Sorbonne Université. Il est membre du laboratoire Médiations de Sorbonne Université et chercheur associé au Centre Jacques Berque de Rabat. Il est l’auteur avec Philippe Sierra d’une Introduction à l’analyse des territoires. Il est membre du comité
scientifique de Tafra.


Séance du 5 mai 2020

La société omanaise face à la crise sanitaire : enjeux d’espaces
Mehdi Ayachi (doctorant EHESS-IRIS-CEFAS)

Après une brève chronologie des événements et de la réponse des autorités du Sultanat face à la crise, on s’intéressera à la reconfiguration des espaces (publics, privés, intimes, réels ou virtuels) et de leurs usages différenciés par diverses catégories de population. On avancera l’idée que la pandémie du COVID-19 actualise, en les territorialisant, des rapports sociaux (de genre, de classe et de nationalité) que l’ancien partage des espaces rendait plus latents, et donc, parfois, moins problématiques.