Rencontres pour les jeunes chercheurs :
« Évolutions ou révolutions ? Musiques du Moyen-Orient et du Sud de la Méditerranée à l’époque contemporaine – les traditions et les nouvelles tendances »
13 et 14 juin 2017, Institut National des Langues et Civilisations Orientales,
INALCO, Paris
Il y a un intérêt et une nécessité à ressembler des musicologues, des ethnomusicologues, des historiens et des sociologues à l’Institut des Langues et Civilisations Orientales, qui est dédié principalement aux recherches sur les langues, les littératures, les civilisations, les cultures et accueille occasionnellement des groupes de musiques de différents horizons. Il s’avère important de proposer dans un même lieu, une réunion internationale de jeunes chercheurs travaillant sur les musiques du Moyen-Orient et du Sud de la Méditerranée. L’Institut et plus particulièrement, le Centre de Recherche Moyen-Orient et Méditerranée (CERMOM), trouvent en même temps ici, une opportunité et un défi à organiser un tel colloque qui complèterait ses axes d’études et de recherches.
Les régions du Moyen-Orient et du Sud de la Méditerranée, étant le berceau d’anciennes civilisations et des trois grandes religions monothéistes, sont des terrains passionnants pour mener des recherches sur les musiques. Un conglomérat des ethnies et des cultures africaines et asiatiques, se mélangeant avec des influences européennes et américaines, s’étend du Mashreq au Maghreb, en passant par Israël.
Les contacts permanents avec l’Europe ont facilité l’éclosion de lieux culturels comme les opéras ou les théâtres musicaux qui sont un héritage direct de la domination colonialiste occidentale des deux derniers siècles. Les plus grands centres culturels et universitaires de l’Afrique du Nord et des pays du Levant, comme Beyrouth, le Caire, Casablanca, Jérusalem, Tunis ou Dubaï, entre autres, peuvent se vanter de posséder des conservatoires modernes, des opéras et des orchestres symphoniques. Les studios d’enregistrement, qui fonctionnent aussi pour la radio, la télévision et pour l’industrie du film, se sont développés au Caire et dans la plupart des grandes métropoles du Mashreq au Maghreb. La diversité moyen-orientale et nord-africaine comprenant les éléments du folklore indigène s’est dotée de motifs exogènes : européens, turques, sud-américains ou autres. Les musiques puisent dans ces traditions et créent des versions modernes.
La musique arabe couvre la région de l’Afrique du Nord en passant par les pays du Levant jusqu’à la Péninsule Arabique et peut être traitée sur plusieurs niveaux, malgré son apparente unification qui résulte de la domination de la langue arabe et de l’islam, ainsi que des aspects historiques, politiques et culturelles communs, reliant de ce fait plusieurs communautés Arabes et non-arabophones, musulmanes, chrétiennes et juives.
Dans les centres culturels, les musiques traditionnelles sont également cultivées par des professionnels qui continuent de les étudier pour en préserver les racines. Les anciens centres historiques de la musique, comme Alep, Bagdad ou Fez, attirent toujours des musicologues qui veulent sauvegarder un patrimoine musical qui périclite.
Il est évident de constater que les changements observés dans ces différents pays s’accélèrent et sont inévitables. Les contacts désormais presque instantanés avec d’autres cultures, se cumulent en assimilant des éléments allogènes pendant que la pertinence de la tradition des musiques savantes et traditionnelles indigènes s’affaiblit. La performance artistique n’est plus, comme auparavant, le « lieu » de l’interaction entre l’artiste et son auditoire, ceci dans l’art du chant, de la récitation, ou de la danse. Maintenant, avec l’industrie du disque et les médias, le rôle du public se réduit de plus en plus souvent à celui d’un simple récepteur, qui écoute, regarde, et « consomme ». En même temps, l’intégration culturelle mondiale, due à la globalisation, a conduit à l’émergence des musiques qui fusionnent avec le rock, le rap, le jazz, etc.
L’immensité des styles musicaux qui existent actuellement en Israël, révèle la complexité de sa propre culture. Israël a bénéficié de l’arrivé de nombreux musiciens du monde entier qui viennent de cultures musicales différentes et qui ont ramené avec eux les instruments, les idées et un patrimoine très varié. Ils ont contribué à la création d’une culture musicale israélienne unique en mixant toutes les musiques traditionnelles juives, en apportant les spécificités musicales de leurs pays d’origines (Arabes, du Maghreb, de l’Europe, des Amériques du Nord ou du Sud), et en les inscrivant dans la modernité du monde multiculturel.
Enfin, il mérite d’être souligné que tous les pays de la région ont développé des musiques sacrées et spirituelles en plus de la musique profane ou divertissante, quelle que soit la religion concernée. Cela concerne l’art de chanter les textes des livres sacrés, les chants liturgiques, ou les danses spirituelles, ce qui constitue là-aussi un vaste domaine de recherches.
Nous invitons les chercheurs travaillant sur la musique des régions du Moyen Orient et de la Sud-Méditerranée (les musicologues, les ethnomusicologues, les sociologues, les anthropologues, les historiens et les politologues) à présenter leurs travaux autour des domaines suivants :
– musiques vocales, instrumentales ou mixte,
– théorie et pratique musicale,
– musique savante, artistique,
– musique traditionnelle et populaire,
– musique religieuse, sacrée, spirituelle,
– musique de divertissement, variété, musique médiatisée,
– musique engagée et occasionnelle,
– poésie chantée,
– organologie,
– modes de production et de consommation de la musique,
– musiques des minorités ethniques et religieuses,
– musiques des diasporas,
– musique et société,
– danse,
– archives sonores.
Les propositions de communications (d’une durée maximale de 20 minutes) en français ou en anglais sont à envoyer en pièce jointe à l’adresse électronique des organisatrices sous format Word, dans les limites de 300 mots incluant la bibliographie, et doivent être accompagnées d’une courte note biographique sur l’auteur. La date limite de soumission des propositions est fixée au 20 février 2017 inclus. Les réponses du comité scientifiques seront données en début du mois de mars 2017.
L’équipe d’accueil : CERMOM / INALCO
Le comité d’organisation et scientifique :
Dominika Czerska-Saumande – CERMOM / INALCO ; cutecoolkikaczerska@yahoo.co.uk
Vanessa Paloma Elbaz – CERMOM / INALCO ; palomasereia@gmail.com